Un bain de forêt sur le site de la Réserve naturelle nationale de la Pointe de Givet

V.Schmitt - CENCA
3 Octobre 2024

Il est 15h. Dans le Bois de Nichet, on entend les feuilles d’arbres qui s’égouttent des dernières averses du jour. 5 participants, 3 femmes et 2 hommes, ainsi que Virginie Schmitt, la conservatrice de la réserve naturelle, écoutent la présentation de Juliette Cheriki-Nort, l’écothérapeute partenaire du Conservatoire d’espaces naturels de Champagne-Ardenne qui propose ce jour-là de vivre un bain de forêt. Alors oui, les grosses averses de la saison peuvent prêter à rire ! S’agira-t-il d’un bain de forêt au sens littéral du terme ? Reviendra-t-on trempé de cette sortie nature ?

Un bain de forêt, ou shinrin yoku au Japon où cette pratique a pris beaucoup d’essor, est une immersion douce en forêt, effectuée en lenteur et en exerçant ses organes sensoriels de sorte à sentir, entendre, éprouver la forêt alentour et à tirer ainsi bénéfice des bienfaits du contact avec la nature sur notre santé globale. Un bain de forêt agit en prévention du maintien d’une bonne santé, pour renforcer notre système immunitaire ou encore en complément de traitements médicaux lorsqu’on traverse un épisode pathologique.

En ce jour de septembre 2024, plusieurs propositions sont ainsi faites aux participants au cours des 2h30 d’animation. Tous les prétextes sont bons à sentir l’odeur de l’humus, des feuilles humides, des champignons, des aiguilles de pin et se trouver ainsi au contact de Mycobacterium vaccae, une bactérie du sol favorable à la sécrétion de la sérotonine et de la dopamine (qu’on surnomme les hormones de la bonne humeur) ou encore des phytoncides, des molécules de protection émises par les arbres et réputées pour faire baisser notre taux de cortisone (l’hormone du stress cette fois-ci). Les participants sont aussi invités à passer un moment seul dans la forêt en se concentrant sur les bruits, sons et chants entendus, ou encore à marcher en aveugle, puis à marcher pieds nus. Et puis pour ne pas oublier le sens du goût, une petite surprise gourmande est offerte à chacun : des sablés à la noisette, fruit de saison ! La pluie aura ce jour-là surtout bercé et accompagné le moment passé tout seul au contact de la nature… comme une percussion naturelle invitant notre rythme cardiaque à ralentir sa fréquence !

On le voit, les espaces naturels protégés peuvent aussi devenir des terrains propices à la bonne santé, définie par l’Organisation Mondiale de la Santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. »

Grand merci à Juliette Cheriki-Nort pour ce joli texte !

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