Chaque année, fin janvier - début février, l’équipe du Conservatoire recense les chauves-souris en hibernation dans les cavités souterraines de la réserve naturelle nationale de la Pointe de Givet.
Les chauves-souris de la réserve hibernent dans la Grotte de Nichet, dans l’ancienne mine de Fluorine de Foisches, et dans les tunnels et fortifications du camp retranché du Mont d’Haurs.
Comme le Fort Condé est proche des sites de la réserve naturelle, le site est également suivi chaque année par le Conservatoire.
Il est possible de compter 14 espèces qui hibernent dans les cavités souterraines de la réserve et ses proches alentours : Sérotine commune, Murin à moustaches ou Vespertilion à moustaches, Murin à oreilles échancrées, Murin des marais, Grand Murin, Murin de Brandt, Murin de Bechstein, Murin de Daubenton, Murin de Natterer, Grand Rhinolophe, Petit Rhinolophe, Pipistrelle commune, Barbastelle commune, Oreillard roux et Oreillard gris.
Cette année, seules 8 espèces de chauves-souris ont été vues, mais avec un total de 124 individus. Dans la continuité des comptages de ces dernières années, le groupe d’espèce le plus contacté est celui des murins à moustaches.
Le murin à moustaches
La grande famille des murins compte 103 espèces de part le monde, dont 13 en Europe, 12 en France.
Le Murin à moustaches est une petite chauve-souris (32-37 mm ; Poids : 4-8 g). Cette espèce est reconnaissable à son masque noir, à sa petite taille et ses petites oreilles.
En été, les colonies de reproduction se retrouvent derrière des volets, dans des linteaux des granges ou dans des cavités arboricoles. En hiver, les individus se dispersent dans les cavités souterraines (mines, grottes). Leur installation près des entrées de cavités les couvre souvent de perles de condensation.
Ce Murin chasse toute la nuit, il capture ses proies en vol ou sur les branchages, essentiellement des Diptères (tipules, chironomes et autres moustiques), mais aussi des Lépidoptères, Coléoptères et Hyménoptères. Ses terrains de chasse peuvent être des milieux ouverts ou forestiers, très souvent associés à des zones humides.
Cette espèce est protégée en France. De manière générale, les principales menaces pour les Murins sont une gestion forestière inappropriée. La rénovation des bâtiments et les problèmes de cohabitations peuvent être également responsables de la disparition de colonies. Les rapaces nocturnes sont les principaux prédateurs des Murins.
Ces dernières années, de nombreux dégâts de sanglier ont été repérés sur les pelouses et landes de la réserve naturelle.
Cette étude permet d’établir des constats en termes de fréquence, répartition et importance des dégâts occasionnés par la population de sanglier sur la réserve.
Comme en 2021, seuls les secteurs présentant des enjeux écologiques avérés (présence de faune et/ou de flore remarquable) en milieux de pelouses et de landes présents au sein de la réserve ont été visés dans cette étude.