Nous avons eu le plaisir d’accueillir Julie Burtaux, étudiante en arts plastiques, pour une semaine de stage au sein de la Réserve Naturelle Nationale de la Pointe de Givet. Passionnée par la biodiversité et le dessin, Julie a mis à profit cette période pour contribuer activement au suivi de notre faune locale, notamment des reptiles et du Hibou Grand-Duc. Sa sensibilité artistique et son sens aigu de l’observation lui ont permis de réaliser de magnifiques croquis naturalistes, mêlant crayon et aquarelle, qui témoignent de sa passion pour la nature et l’art.
20 Mai 2025
En aout-septembre, des arbres seront abattus sur le Mont d’Haurs à Givet. Loin d’être une aberration écologique, ces travaux ont pour objectif de restaurer les pelouses sèches. Ces milieux naturels rares et menacés accueillent une biodiversité exceptionnelle, véritable trésor pour le territoire.
Pourquoi des arbres vont être abattus dans la réserve naturelle ?
Les travaux d’abattage qui vont être réalisés à partir du 15 aout n’ont rien à voir avec les opérations de déforestation menées dans la forêt amazonienne pour des raisons économiques. Il s’agit de travaux de restauration écologique des pelouses sèches, un milieu naturel en voie de disparition en Europe (50 à 75 % de leur surface ont disparu depuis le début du XXème siècle).
Pourquoi privilégier les pelouses ?
Les pelouses sèches constituent, sous nos latitudes, l’un des milieux parmi les plus diversifiés : dans la réserve naturelle, un tiers des espèces végétales régionales y sont présentes. Cette profusion de nectar attire de nombreuses espèces d’insectes, notamment les pollinisateurs. Les senteurs de l’origan, du thym et de la sarriette ; les papillons multicolores ; le chant des grillons, criquets et sauterelles… Une pelouse calcaire, c’est un univers d’une richesse biologique inestimable !
Pourquoi les pelouses sont menacées sur la réserve naturelle ?
Autrefois, elles étaient maintenues ouvertes grâce au pâturage des vaches, des moutons, des chèvres et à la fauche. Ces pelouses recouvraient des surfaces importantes dans le paysage de la Pointe… Suite à l'abandon progressif des pratiques agro-pastorales, les arbres ont gagné du terrain. Les surfaces de pelouses se sont réduites comme peau de chagrin. Les plantes et insectes typiques de ces milieux ont progressivement disparu faute d’y trouver les conditions nécessaires à leur développement (ensoleillement, chaleur…).
Voyez la différence en termes de végétation, entre le paysage de 1956 et celui d’aujourd’hui.
Pourquoi ne pas laisser faire la nature ?
Peut-être qu’une certaine logique voudrait qu’on laisse la nature reprendre ses droits. Après tout, pourquoi s’obstiner à maintenir un paysage qui, livré à lui-même, tend à disparaître ?
Depuis des décennies, pourtant, partout en Europe, des initiatives naissent afin de protéger ce patrimoine écologique, historique et paysager… Les autorités publiques et les associations de protection de la nature, conscientes de l’importance de ces milieux, prennent des mesures afin de les protéger, les restaurer et les gérer.
Au même titre qu’un château médiéval ou une cathédrale, les pelouses calcaires méritent de figurer dans notre patrimoine et doivent bénéficier, à ce titre, des efforts nécessaires qui assureront leur restauration et leur sauvegarde.
Pourquoi ici ?
Sur le Mont d’Haurs, la forêt gagne du terrain et les pelouses sont isolées les unes des autres. Les études scientifiques menées par le Conservatoire d’espaces naturels de Champagne-Ardenne ont démontré que le site du Mont d’Haurs était propice à la reconnexion de ces milieux et des espèces qui y vivent. De plus, le milieu forestier présentait peu d’enjeux pour la faune et la flore. S’agissant de terrains communaux, les secteurs ont été définis en concertation avec l’équipe municipale. Les travaux d’abattage ont été validés lors du comité consultatif* de la réserve.
Que deviennent les arbres coupés ?
Les arbres seront valorisés pour produire de l’énergie.
Les pelouses sèches sont un patrimoine naturel de haute qualité biologique, mais aussi notre héritage culturel régional, qu’il est essentiel de préserver… C’est justement là la mission confiée au projet LIFE Connexions.
* Le comité consultatif constitue un véritable parlement local regroupant l’ensemble des acteurs de la réserve (administrations territoriales et État, élus locaux, propriétaires, usagers, associations). Il est chargé de suivre et d’évaluer la gestion, et d’exprimer un avis sur toute décision concernant la réserve naturelle.
Vous vous posez des questions ?
Une réunion publique afin de répondre à vos questions est prévue le 4 juin à 18h30 au salon d'honneur au Centre Culturel Pierre TASSIN.
Contact Angèle Thomas – Chargée de projet LIFE Connexions – lifeconnexions@cen-champgne-ardenne.org - 06 07 23 36 51
